2.
Résultats par site
BASSIN DU RHÔNE
Sur le Gardon, la frayère de Fournès n’a pas fait l’objet du suivi de la reproduction pour cause de manque de moyens humains (le choix ayant été fait par la FDAAPPMA30 de concentrer les efforts de suivi sur le Vidourle).
Néanmoins, 6 nuits ont été effectuées en amont du seuil de Remoulins, à Collias. Depuis la reprise de la passe à poissons de Remoulins en 2021, les prospections amont de 2022 et 2023 n’avaient pas permis d’observer des aloses en amont de l’ouvrage. En 2024, 3 nuits de suivi font état d’une activité de fraie et confirment ainsi la fonctionnalité du nouveau dispositif de franchissement. Ces nuits ont été réalisées de manière multi-partenariale entre l’OFB, l’EPTB Gardons, la FDAAPPMA30 et MRM.
Sur la Durance, le suivi n’a pas pu être mis en place en cause d’une hydrologie trop forte. Les aloses étaient toutefois présentes sur site (prélèvement ADNe positif).
Sur la Cèze, le suivi a été réalisé du 13 mai 2024 au 19 juin 2024. Le suivi quantitatif mené en aval de Chusclan a été particulièrement touchée par les conditions hydrologiques du printemps 2024. En effet, sur la majeure partie de la saison, avec des coups d’eau successifs de début avril jusqu’à fin mai (400, 112, 85 et 182 m3.s-1), les berges étaient en eau et les conditions d’écoute mauvaises. 13 nuits ont alors été effectuées du 13 mai au 18 juin sans observation de bulls. Quelques aloses ont néanmoins été observées.
Sur les secteurs amont nouvellement accessibles, 8 nuits ont été réalisées entre le 23 mai et le 19 juin. Ces nuits ont permis de confirmer la présence d’aloses accompagnée d’une faible activité de reproduction, avec un unique bull certain observé en aval des cascades du Sautadet. Cependant, de nombreux habitats favorables ont été identifiés entre le seuil de Chusclan et les cascades du Sautadet. Ainsi, il est probable que les aloses se soient reproduites sur ces secteurs sans être détectées.
Sur l’Ardèche, c’est au total 31 nuits de suivis qui ont été mises en place. Tout comme sur la Cèze et le Gardon, le suivi a été fortement impacté par les conditions hydrologiques fortes.
Globalement, les conditions d’écoute sont restées mauvaises jusqu’à fin mai et le nombre total de bulls reste très faible, avec 9 bulls certains seulement (5 bulls observés les 31 mai et 11 juin à la Piboulette ; 2 bulls observés les 10 et 13 juin sur Sauze ; 2 bulls observés le 12 juin sur le site de Petite Mer)
Le suivi du Vieux Rhône de Donzère est caractérisé par des conditions plus difficiles que sur les autres cours d’eau, du fait des dimensions importantes du secteur (largeur et longueur importantes des frayères, impliquant une difficulté d’écoute). Ainsi, dès lors que des épisodes de forts débits dégradent ces conditions, la faisabilité du suivi est significativement touchée, les stations d’écoute sont en eau, la présence des aloses devient indétectable et le suivi peut être suspendu (notamment en cas de déverse du barrage).
En 2024, le suivi a été suspendu jusqu’à mi-mai et a repris dans de mauvaises conditions (stations en eau, déverses régulières du barrage de Donzère, forte turbidité et mauvaises conditions d’écoute).
21 nuits ont été effectuées mais aucun bull n’a pu être observé. Néanmoins, la présence des aloses a été confirmée sur la frayère de Bourg-St-Andéol début juin.
FLEUVES CÔTIERS
Sur l’Aude en 2024, 109 bulls ont été comptabilisés en 17 nuits à l’aval du barrage de Moussoulens, entre le 06 mai et le 13 juin. Ces résultats reflètent la plus faible activité observée sur l’Aude depuis le début du suivi. Comme sur le reste du bassin, les débits printaniers ont été relativement soutenus en 2024
Il convient de remarquer que cette baisse de l’activité de reproduction est commune à la quasi-totalité des cours d’eau suivis et que l’activité observée sur l’Aude en 2024 reste la plus importante à l’échelle du bassin RM, avec plus de 50% des bulls observés sur l’ensemble du bassin RM.
En 2024, les débits printaniers ont été plus soutenus (en comparaison des trois dernière années de sècheresse), se rapprochant des moyennes mensuels pluriannuelles. Ces conditions ont alors permis le franchissement des passages à gué (Villelongue et Bompas) et la répartition des aloses sur l’ensemble du linéaire colonisable, jusqu’au pont de la SNCF (observation de géniteurs et captures).
16 nuits de prospections ont été effectuées sur la Têt entre le 25/04/2024 et le 19/06/2024. 3 secteurs ont été suivis : les passages à gué de Villelongue et de Bompas, ainsi que le seuil SNCF, dans Perpignan. Certaines zones entre ces secteurs ont également été ponctuellement suivies par des prospections mobiles.
3 nuits d’activité ont été observées (10/05, 06 et 11/06), exclusivement sur la frayère de Villelongue. Ainsi, malgré l’observation de géniteurs en aval du seuil SNCF, aucun bull n’a pu être observé.
Au total, 55 bulls ont été dénombrés. Ce résultat est alors bien inférieur à celui de l’année passée mais s’explique certainement par le fait que les aloses ont pu franchir le seuil de Villelongue et se répartir sur le linéaire amont. De ce fait, l’activité de reproduction est susceptible de s’être déroulé sur plusieurs sites, rendant ainsi son suivi beaucoup moins exhaustif.
4.
Objectifs et stratégie de suivi
L’axe Rhodanien et plusieurs fleuves côtiers font actuellement l’objet d’un suivi. Les différents sites d’observation sont disposés sur la plupart des affluents majeurs du Rhône (Gardon, Durance, Cèze, Ardèche), en général à l’aval d’un obstacle bloquant.
Sur le Vidourle, le suivi est réalisé au droit d’ouvrage reparti sur l’ensemble de la ZAP (seuils de Saint-Laurent d’Aigouze, Villetelle et la Roque d’Aubais). Ce suivi a succédé à un programme d’étude spécifique à la migration et la reproduction des aloses, mené par MRM à partir de 2005. Sur l’Aude, le suivi est réalisé en aval du seuil de Moussoulens.
Face à l’ampleur du territoire concerné par le suivi de la reproduction des aloses, MRM s’est entouré de nombreux partenaires, s’associant à des prestataires et des acteurs locaux possédant une connaissance précise des secteurs d’études.